Survol des familles Chevalier sous les règnes de Charles VII à Louis XII (1461-1515)

Les porteurs du patronyme Chevalier sorti de l’ombre de l’Histoire par un texte écrit sont relativement rares lors et après la guerre de Cent-ans (1337-1456). On peut brièvement noter sous le règne du roi valoisien Charles VII (1422-1461) :

Antoine, seigneur de Mynier (Auxerrois) Gerbert, seigneur d’Almont (Maine), Hugues seigneur de la Frapinière (Aquitaine) Etienne, seigneur d’Eprunes, olim Eprennes (Brie Champagne). Ce dernier, allié à Dreu Budé d’une dynastie d’officier de la chancellerie royale, forme l’ossature de cette étude.

Leurs descendances se retrouveront sous les règnes valoisiens suivants de Louis XI (1461-1483), puis de Charles VIII (1483-1498) suivi par son cousin Louis XII (1498-1515) de la maison d’Orléans. Il sera remplacé par son cousin François 1er dont le règne suit.

Nous retrouverons par la suite ces différentes branches Chevalier ou Chevallier, objet de recherches sur plusieurs sites.  

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Fenêtre ouverte sur Louis XI et la conservation des privilèges apostoliques

Depuis la naissance en 1200 de l’Université de Paris agrée par Philippe II Auguste, tous les rois s’intéressaient plus ou moins à l’instruction dispensée et contrôlée par l’Eglise.

Pour sa part, le roi Louis XI (1423-1483) fonda en 1452 une université à Valence confirmée par le pape Pie II en 1459, puis en décembre 1463 l’Université de Bourges sa ville natale. Ces créations battaient en brèche le monopole de l’Université parisienne sachant pertinemment que le roi , s’engageait vers le gallicanisme au grand dam des ultramontains opposés au gallicanisme. Pour mettre en œuvre sa politique, Louis XI s’appuya sur son confesseur et grand aumônier Jean Luillier, évêque de Meaux qu’il nomma conservateur des privilèges apostoliques en 1483 [1]. Ainsi le roi était en mesure de contrôler ces privilèges par l’intermédiaire de la famille Luillier, alors puissante famille de la bourgeoisie parisienne et d’avocats au Parlement.

Aussi est-il opportun de présenter quelques éléments sur cet évêque conservateur des privilèges royaux qui intervient indirectement sur l’étude d’un des rameaux Chevalier. En effet, Gilette Luillier nièce de l’évêque était l’épouse en seconde noces de Jacques Chevalier, seigneur de la Queue-en-Brie (94) et de Tournan (77), maître d’hôtel du roi, présumé membre du rameau Chevalier de Presles qui fait suite. Elle était veuve de l’auditeur des comptes et échevin de Paris Bertrand Ripault (1465-1511).

Prêtre régent de la faculté de théologie et confesseur du roi

Jean Luillier (1420-1500) était fils de Jean 1er Luillier, avocat général au Parlement et de Catherine de Chanteprime, fille de Jean de Chanteprime, général des Finances du roi Charles V et de Gilette de Dormans

Issu de la riche bourgeoisie de robe au service du roi Charles VII (1403-1461) Jean Luillier entra à la Sorbonne en 1436 [2]  , fit des études de théologie et devint prêtre. Le 1er juin 1444, il était élu à la Sorbonne procureur de la Nation de France puis recteur de l’Université de Paris élu le 10 octobre 1447. Docteur en théologie et proviseur, il s’engage dans la réforme de l’Université et devient en mars avril 1448 réformateur en titre. Il entre alors en contact avec Guillaume d'ESTOUTEVILLE, légat pontifical à Paris afin d’aviser le Pape de la situation. Il rendra-compte de cette entrevue lors d’une assemblée universitaire tenue le 15 mai 1452. Son action réformatrice est visiblement approuvée car il est nommé maître et régent de la faculté de Théologie au mois de septembre 1452.

A l’arrivée sur le trône au mois d’août 1461 du roi Louis XI, Jean Luillier devient grand aumônier et confesseur du roi avant de devenir l’un de ses proches conseillers. Successivement doyen de Notre-Dame de Paris, évêque de Meaux en 1483  et conservateur des privilèges apostoliques, Jean Luillier était une pièce maîtresse et une valeur sûre dans la constitution du patrimoine foncier de ses proches familiers.

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[1] Jean Luillier succédait à Louis de Melun (1425-1483) chanoine et archidiacre de Sens, évêque de Meaux depuis 1474

[2] BARRALIS (C.), Gouverner l'Église à la fin du Moyen Âge. Évêques et évêché de Meaux (1197-1510), Thèse doctorat Paris 1, publication 2004, III, 599-601.

 

 

Date de dernière mise à jour : 08/10/2023

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